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Emile H. Malet

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Guerre

 

Emile H. Malet

 

 

La division du monde est de nouveau d’actualité, ce n’est pas seulement une guerre froide articulée autour d’un clivage idéologique nord-sud ou est-ouest, il y a véritablement une guerre déclenchée par la Russie contre l’Ukraine avec un enlisement meurtrier depuis plus de deux ans et une guerre au Proche-Orient initiée par le pogrom du 7 octobre à l’initiative du Hamas contre Israël et qui se poursuit avec son lot de destructions matérielles et civiles à Gaza. Deux guerres qui mêlent tous les ingrédients politiques, idéologiques, économiques, religieux et géostratégiques et qui en font des conflits de civilisation. Nous ne sommes plus dans le monde d’après-deuxième guerre mondiale où une certaine immunisation avait cours avec le « plus jamais ça » et pas plus le fantasme d’une fin pacifique de l’histoire avec une victoire définitive de la démocratie, nous vivons une période de conflictualisation de la planète aiguisée par des réseaux sociaux distillant la haine et la vengeance des minorités ethno-socio-culturelles à longueur de journée, par un revival des nationalismes et par une mondialisation sauvage et égoïste autour de la disponibilités des matières premières et des biens publics (eau, énergie, santé, éducation, etc.). Ce qui explique le caractère civilisation de ces guerres qui interviennent dans une atmosphère de conflits permanents. La polarisation contemporaine du monde désigne à une extrémité un Sud global, patchwork de pays autoritaires d’Asie, d’Afrique, du Proche-Orient et d’Amérique du Sud et à l’autre extrémité un Occident aux frontières floues et de filiation démocratique.

Ukraine-Russie : cette guerre est aujourd’hui dans une impasse territoriale et sa projection stratégique inquiète à juste titre l’ensemble de l’Europe. La visée impériale de Poutine ne fait plus de doute, au-delà du Donbass et de la Crimée occupés, la Russie cherche à s’étendre territorialement et pour ce faire à faire du chantage nucléaire pour intimider les pays européens. Forts de leur alliance militaire dans l’OTAN, les pays européens n’ont d’autre choix que de réarmer pour engager un rapport de force avec la Russie – seul moyen de contrer le bellicisme poutinien. Dans sa perspective néo-impérialiste, la Russie de Poutine s’appuie sur le conglomérat hétéroclite du Sud global sans que l’on sache jusqu’où la Chine soutient une initiative guerrière mais aussi commerciale contre les pays occidentaux. Quoi qu’il en soit, la Russie impériale est mise en échec, mais la guerre contre l’Ukraine peut faire l’objet de dérapages territoriaux (Pays baltes, Moldavie, etc.), qui ont peu de chances d’aboutir par ce que les forces de l’OTAN, conjuguées aux armées européennes, et quel que soit l’attitude des États-Unis avec ou sans Trump, sont en mesure de dissuader la Russie à élargir la guerre à l’ensemble du continent européen. Reste que ce conflit a des interférences civilisationnelles par ce qu’il creuse le décalage entre les valeurs démocratiques en usage en Occident et l’autoritarisme des pays du Sud Global qui cohabitent avec des pays propageant le terrorisme comme l’Iran et la Corée du Nord.

 

 

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