Le 11 mars 2024 de 8h45 à 18h
Palais du Luxembourg – Salle Médicis
15 rue de Vaugirard 75006 Paris
Dans les prochaines décennies, une contribution significative de l’énergie nucléaire est inéluctable si on veut gagner le combat contre le réchauffement climatique. Quand on parle d’énergie, et particulièrement d’énergie nucléaire, la géopolitique n’est jamais très loin. Or, parmi les pays voulant s’engager dans la réalisation de réacteurs, la vision géopolitique est extrêmement diverse. Une autre difficulté pour un déploiement européen rapide est que l’énergie nucléaire se nourrit essentiellement de compétences qui sont longues à mettre en place. Le déploiement de nouvelles capacités nucléaires en Europe est donc une course contre la montre. Comment la gagner avec quelques pays qui cherchent à tout prix à l’empêcher, comment créer entre les pays européens partant vers de nouvelles réalisations les coopérations efficaces en protégeant les intérêts nationaux de chacun ?
Présentation et ouverture 9h00 – 10h15
Session I - La politique énergétique européenne en question 10h30 – 12h30
Les dogmes à la base de la politique énergétique de l’Union Européenne furent définis à une époque d’énergie abondante, bon marché, et de surcapacité électrique. L’accélération du réchauffement climatique, les récentes crises géopolitiques et énergétiques imposent, dans un délai court, des réajustements profonds, alors que les situations, les intérêts et les visions des États Membres sont très hétérogènes, pour ne pas dire opposés. De plus, l’énergie est un domaine où le rôle des États, du Parlement et de la Commission sont très imbriqués, ne facilitant pas des prises de décision rapide qui ne peuvent être prises que par consensus.
Cette session se focalisera sur quelques questions essentielles comme
Session II - Enjeux géopolitiques et géostratégiques 14h00 – 15h45
L’accès à l’énergie est un besoin indispensable et il crée des dépendances économiques étroites entre les pays. C’est donc devenu un instrument géopolitique essentiel, notamment dans le cas de l’énergie nucléaire, qui se concentre autour de deux ressources, celles du combustible, encadré par des contraintes de non-prolifération, et celle des réacteurs, qui fait appel à une capacité concentrée dans très peu de pays. Les deux créent des liens étroits et pérennes entre le vendeur et l’acheteur. De plus, le réchauffement climatique, au-dimensions planétaires, a encore renforcé cette dimension géopolitique, car le nucléaire fait partie des rares moyens décarbonés permettant de réduire le rôle des combustibles fossiles.
Après le naufrage d’une politique donnant la part belle au gaz russe, l’Europe devra regarder avec attention les liens découlant des divers choix énergétiques possibles imposés par la transition énergétique, et leurs risques associés.
Cette session s’attachera à identifier ces dépendances, les risques et les enjeux stratégiques attachés tant au développement du nucléaire, qu’à celui des autres moyens de productions envisagés, afin de bâtir au niveau européen un système électrique diversifié et résiliant.
Session III - Viabilité de la filière nucléaire française 15h45–17h30
Avec une flotte de plus de 100 réacteurs en opération, l’Union Européenne présente une industrie nucléaire puissante et expérimentée, dont la partie française est un maillon majeur, étant la seule à couvrir l’ensemble du cycle de vie des réacteurs et du combustible.
La confusion autour des perspectives du nucléaire en Europe l’ont affaiblie, mais les bases existent toujours pour engager un programme de réalisations de grande ampleur, mais un tel développement nécessitera des ressources importantes, tant humaines que financières. Cependant, pour se mettre en configuration et faire les investissements nécessaires, les industriels ont besoin d’un cadre clair et d’une visibilité long terme, ce qui n’est pas encore acquis à Bruxelles sur quelques sujets majeurs. Sur la taxonomie, le nucléaire est une énergie de transition, les possibilités d’aide d’état restent indéfinies et les règles du futur marché de l’électricité sont en gestation. Ils ont aussi besoin de pouvoir s’appuyer sur un système éducatif qui fournisse des formations adaptées à leur besoin.
Cette session cherchera à éclairer les orientations et les choix permettant de renforcer les capacités de l’industrie française et l’aider à réaliser un programme national de grande ampleur, et accompagner utilement le renouveau de l’énergie nucléaire en Europe.
Conclusion 17h30 – 18h00
Intervenants pressentis
Emile H. MALET, Directeur de Passages-ADAPes
Agnès PANNIER-RUNACHER, Ministre de la Transition énergétique
Bernard SALHA, Directeur R&D d’EDF, Président de la SNETP (Sustainable Nuclear Energy Technology Platform)
Massimo GARRIBBA, Directeur Général Adjoint en charge du nucléaire à la DG ENER, Commission européenne
Sylvain WASERMAN, Président-Directeur Général de l’ADEME
Stéphane PIEDNOIR, Sénateur du Maine-et-Loire
Luc REMONT, Président du groupe EDF
Emmanuelle WARGON, Présidente de la Commission de Régulation de l’Énergie
Jan BARTAK, Président de NucAdvisor
Yves DESBAZEILLE, Directeur général de Nucleareurope
Bernard ACCOYER, ancien Président de l’Assemblée Nationale, Président de PNC
Roberto ADINOLFI, Chaiman of the Board of Ansaldo Nucleare, Italie
Vincent BERGER, Haut-commissaire à l’énergie atomique
Alain VALLEE, ancien président de NucAdvisor
Claude IMAUVEN, Président du Conseil d'Administration du groupe ORANO
Christine GOUBET-MILHAUD, Présidente de l'Union Française de l'Électricité
Louis GALLOIS, ancien dirigeant de la SNCF et d’Airbus, coprésident de la Fabrique de l’Industrie
Marco RICOTTI, Professeur de l’Université POLIMI, Italie
Emmanuelle GALLICHET, enseignante-chercheuse au CNAM
Morgane AUGE, Directrice des Affaires publiques du groupe ORANO
Laurence PIKETTY, Administrateur Général Adjoint chez CEA
Jan-Horst KEPPLER, Professeur en Sciences Économiques, Université Paris-Dauphine
Xavier URSAT, Directeur exécutif groupe, Direction Ingénierie et Projets Nouveau Nucléaire EDF
Stefano BUONO, Directeur Général Advanced Acceleration Applications
Jean-Claude PERRAUDIN, ancien adjoint à la Direction des Relations Internationales, CEA
Ce colloque est réservé aux adhèrent(e)s et aux abonné(e)s de Passages-ADAPes et Le Pont des Idées. Nous vous prions de bien vouloir vous inscrire en utilisant le formulaire ci-dessous ou par mail à passages4@wanadoo.fr.
Formulaire d'inscription au colloque: Le renouveau du nucléaire en Europe